Des photos de fonds sous-marins et des poissons multicolores des eaux chaudes des tropiques proposées par les agences de tourisme, il n’en fallait pas plus pour des futurs voyageurs un peu curieux, de vouloir profiter de visu de ces beautés naturelles.

Un premier semestre de remise à l’eau difficile pour ceux qui se sont tenus loin des piscines pendant des décennies et pas forcement doués pour la natation. Un apprentissage tonique à la plongée facilités par une ambiance des plus sympats et une équipe de moniteurs des plus motivante. Un court essai de descente à 10m dans les fosses de La Garenne nous met en présence des problèmes de pression et ajoute une petite appréhension avant le départ.

Vendredi 19h, devant la piscine du Chesnay, nous remplissons les soutes du car de sacs, de plomb, et une partie des bouteilles, l’autre partie mise a porté de main pour le voyage. Une demi-heure plus tard nous embarquons Bob, et nous pouvons partir. Quelques arrêts le long du parcours pour profiter de la comète et nous arrivons de beau matin sur les bords de la grande bleue. Ste. Maxime, St. Tropez, Grimaud, des noms de villes qui sentent bon les vacances... Enfin La Croix-Valmer !

Des vacances, point n’en sont, une brève découverte du superbe centre de villégiature Elf, un accueil agréable du directeur, un petit déjeuner rapide et départ pour le port, même pas le temps de mettre des verbes dans les phrases !

Le port de Cavalaire, nous arrivons à trouver notre bateau, confortable, aux dires des habitués, l’équipe , maître des lieux, nous installe à bord, et en route vers le Cap Taillat pour la plongée du matin, il est environ 10 heures. Et là, la pression commence à monter pour les cinq " Premières Bulles ", on a déjà 10 bars au niveau de la mer, ça promet !
Ici, les marseillais disent que la piscine est grande comme ça ! Et profonde comme ça ! Et c'est vrai ! La piscine du Chesnay avec sa taille raisonnable nous paraissait bien sécurisante.

On approche du site, début de l’équipement, avec l’aide de nos anges gardiens, les chefs de palanquée. Une première pour la combinaison, difficile à enfiler, le couteau et le tuba, la ceinture de plomb, 7 kgs, assez ou pas assez ? Les chaussons, les palmes, j’ai du mal à bouger, la stab et ses 12 kgs de lest sur le dos, les gants, le masque. Ouf ! j’ai fini, mais je ne peux plus bouger, le stress ou l’équipement ? Mais, Zaza est là pour rassurer son monde!

Le bateau jette l’ancre, un dernier contrôle du matériel et des idées, et on se trouve devant le portillon avec une marche un peu haute, un saut droit comme à la piscine, et on est dans l’eau. Pas comme la piscine : 14 ° C seulement ! Cela saisi le visage, Bob qui complète la palanquée saute après moi. Quelques secondes pour récupérer ses esprits et son souffle, et "OK ?"..."OK !", et nous plongeons le long du mouillage. Les oreilles ? Cela passe... facile même !

En peu de temps, "l’ascenseur" s’arrête à -14m à proximité d'un herbier de Posidonies, on est au fond.Et là, superbe, comme dans les livres, une eau limpide, des poissons colorés, des anémones, des gorgones, une agréable impression d’impesanteur, nous font trouver le temps trop court, car l’air se fait rare, et il est temps de remonter.
Cette première plongée nous laisse beaucoup de plaisir. Celle de l’après-midi, va s’avérer plus difficile, la fatigue accumulée et la mer plus agitée, vont inciter plus d’un à écourter l’exploration.

Après une nuit réparatrice, nous repartons, toujours par un fier soleil, vers la visite d’épaves. La première plongée, accessible aux plongeurs chevronnés, permet l’accès au ...(???)..., et une deuxième, à proximité du port de Cavalaire, donne la possibilité aux néophytes de faire le tour du Ramon-Membru, qui recèle une faune importante, poulpes, calamars, etc...

Un copieux déjeuner au centre d’hébergement et nous repartons pour la plongée de l’après-midi au lieu dit "Le Petit Sec", les plus chanceux ont pu voir un superbe mérou, les autres se contenterons d’une eau toujours aussi limpide, des anémones, des gorgones. Cette deuxième journée n’est pas encore terminée, la troisième mi-temps commence par un apéritif offert par nos hôtes, et un excellent dîner animé par le président, avec la complicité de Fendy et de nos chauffeurs de car, convertis en imitateurs avec talent. La fatigue accumulée incitera les fêtards, a ce rendre dans les bras de Morphée

Une nuit trop courte pour la plupart, mais bien calme et réparatrice s’achève. Et déjà commence les préparatifs à une grande journée en mer, cap vers l’île de Port-Cros sous un soleil radieux. Après 2 heures de navigation, nous effectuons la première plongée dite dérivante au sud de l’île, au lieu dit La Gabinière. De magnifiques fonds de 20 à 30 mètres très tourmentés recelent une faune et une flore digne de ce parc naturel. Avant la deuxième plongée sur le même site, une pose restauration sur le port nous est proposé, un pique-nique de qualité préparé par le centre d’hébergement est à disposition dans un décor de carte postale, et un temps estival. Quelques dizaines de minutes pour flâner, et notre bateau nous rappelle à son bord pour la dernière plongée du week-end. Sur le chemin du retour à Cavalaire, nous avons le plaisir de croiser des dauphins et un cachalot. Arrivée au ponton le car est déjà là, et nous arrache à nos rêves devenus réalités.

Un retour plus calme vers le Chesnay, mais pas plus reposant que l’allée, se termine par une bonne douche à l’arrivée suivi par un trajet-boulot marqué encore par la fatigue où peut être par toutes ces images amassées en ces quelques jours.

le 17 septembre 1997.

Pierre.