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Date: 23 novembre 1997| Source: Gérard LEGRAND| http://subgalat.free.fr -> galerie | ||||
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La nuit noire enrobe encore la ville et le réveil déchire le voile bleu des illusions. Un café enrichi vite expédié et le chauffeur est déjà là. L'heure du rendez-vous est dans l'ensemble bien respectée et vers 8h15, Gérard en tête, tous en route pour Cressy la Chapelle où Alain nous attend. La brume nous masque les abords de la route et nous réussissons à trouver le péage de l'A4. Le but est proche et après quatre carrefours nous rattrapons notre hôte qui pose encore les panneaux indicateurs. Tout le monde a bien suivi ou presque, on nous parle de pompe à essence ou même de formule 1. Je croyais qu'en ce domaine il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation...
Les parents d'Alain nous accueillent et le café complété de Toblerone nous ragaillardi, l'eau sera meilleure tout à l'heure. Le sous sol de la maison se change bientôt en vestiaire et les quolibets habituels fusent, on remarque les collants de Gérard, les muscles de certains, les cernes de quelques autres et les tatouages, rares, c'est vrai, et enfin quelques bourrelets qui vont fondre dans l'eau froide, c'est certain.
Les véhicules nous déposent sur une rive mi-herbeuse mi boueuse et les plongeurs sautent dans un feu d'artifice d'exclamations, de conseils, de rires et de photos. Le cheminement du premier filet d'eau glacée sur les reins provoque chez certains une réaction qui se traduit par l'apparition de deux ballons violacés près des oreilles, n'est-ce pas Corinne? sur les reins pour d'autres, entre les pouces chez d'autres et on demande même s'il existe des taille 140 Z. La troupe se meut discrètement dans l'onde glabre et on n'entend bientôt plus que la caresse des palmes sur l'eau. Le premier barrage n'est qu'une marche moussue mais pentue. La route longe le bief et des cyclistes surpris de voir des grenouilles à taille humaine nous répondent de la main. Gérard et Alain aperçoivent sur la bordure deux canetons qui les observent avant de plonger se mettre à l'abri sous les souches. Vu de le surface le spectacle est reposant, la surface du Grand Morin fume et envahit l'atmosphère. Les squelettes des arbres retiennent encore quelques feuilles d'or et seul le cloup-cloup régulier des palmes trouble le calme ambiant.
La mi-parcours est bientôt atteinte et nous sortons de l'eau en attendant les retardataires. Claude, lui, cherche au fond quelque mâchoire abandonnée mais, rien. Les fatigués arrivent et, vite, les reposés repartent, c'est toujours comme cela dans les phases de fractionné et donc tout le monde repart soit par la droite , soit par le gauche, c'est comme on veut...On perçoit bientôt le bruit de la chute d'eau du moulin et sur la rive près du barrage le comité d'accueil est là. Les barques sont équipées de rameurs vigoureux, d'oranges pleines de vitamines, de couvertures sèches, et de hardis photographes. Le regroupement est fait avant de sauter dans les tourbillons, et certains n'hésitent pas à demander une ration de courage au jerrican magique de Gérard avant le dernier effort.
L'approche du point final permet de côtoyer une bande de palmipèdes au foie non cirrhosé et qui savent encore s'envoler en cas de danger trop rapproché. La berge est escaladée et les bateaux de sauvetage remis sur le talus hors crue par des bras vermoulus mais courageux. Le tuyau enchanté se met en marche et bientôt une eau chaude à souhait asperge en pluie fine nos corps tétanisés par le froid. La suite est immédiate et une série de fesses s'extraie des peaux de latex avec des grands cris. On aperçoit une bouteille de mélange bien connu circuler, mais ce n'est pas de l'alcool camphré...
Le bureau du sous-sol est vite rempli de corps dénudés ou presque et la peau fumante des nageurs impressionne la pellicule. L'escalier nous guide vers une table démesurée où 28 sièges sont disposés et le festival commence: apéros variés, saumon fumé, lotte à l'armoricaine, le gigot est à point et ses lieutenant verts et chevriers au garde-à-vous. La roue de Brie de Meaux, lubrifiée à souhait, nous guide aux desserts glacés et à un café parfait que certains pousseront, pas vrai Philippe? L'ambiance est chaleureuse et peut-être que ce soir.... non, soyons sérieux, pas ce soir, mais au printemps, qui sait...
Le bruit sourd de la brume tombant sur les rives nous sort de la douce béatitude et, contact, moteur, retour vers nos terres de l'Ouest.
Merci Jean-Luc pour ce beau jour ouateux, et à nos hôtes si courtois et chaleureux.
Gérard le 23 novembre 1997 à 19h25
PS: Je remercie ceux qui ont admiré l'appareil photo numérique après les pousse-café et qui ont réussi à effacer les 48 photos numériques de la séance descente de rivière...
Les participants: J.Luc Boyard, Yann Olassue, Cyrille Lhorme, Stéphane Boudry, Philippe Lorthal, Hélène Gatel, Rémy Deprécourt, Christophe, Corinne, Pascal, Stéphane Boucher, Claude Lavaste, Roland Lalouette, Nassim, Gérard Legrand, Alain Paris et sa famille.