Quel est donc ce déferlement de
curés, de souris pomponnée coquinement, d'Evzone barbu,
de bédouins, de princesse intergalactique balconnée, de
tropiquette dénudée, de coccinelles fuselée, de
hippies ébouriffés, de sixtie à volants, de tendres
primitifs osseux, de fauves, de militaires, de gueules
fendues, de mexicain pétaradant, de bétonneurs
casquedorés, d'encartée bicolore, de clowns
multicolores, de carabosse monochrome, d'halowinnette
chapottée, de gaulois franchouillards bérêtbasqués,
et bien d'autres personnages de bandes dessinées qui
convergent coté du village.
L'odeur des petits fours chauds
attire irrémédiablement les personnages vers le péage
où sévissent nos galapettes de service emplumées du
chapeau, puis vers le comptoir où la sangria coule
déjà à plein tonneau. Papy royal en chapeau clac
dirige la manuvre en connaisseur.
L'assemblée s'installe puis rejoint
le bar encore une fois en suivant de l'il notre
président en fleur qui essaye de déclamer des louanges
dans un brouhaha récurent. L'outremer s'installe et les
bulles diapositées d'Olivia et François ébahissent. Le
dernier ALOHA laisse rêveur jusqu'au déferlement des
applaudissements. Le reflux ramène les costumes à table
et les crustacés pinçus, rouges de honte, ne résistent
pas longtemps à l'extracteur d'un Claude mahométan et
affable. L'odeur des trous normands chatouille ensuite
nos palais et ravage délicieusement nos gosiers.
La marée suivante jette sur la
scène des primitifs qui chantent l'évolution bulleuse
d'Océanne dans un karaoké clignotant. Les Gromignons se
donnent de la peine et caressent cordes et clavier.
Pendant ce temps Laurent et sa Muse enfournent dans la
cuisine et les tendres carrés sont servis rondement dans
des plats bien chauds et prometteurs. Sitôt les os
dénudés, notre alerte Fifiquinqua est propulsé sur
scène et souffle ses bougies en déroulant son
ordonnance sous les vivas et les projecteurs.
La vague se relève et une queue
colorée s'allonge et pénètre dans le fumet des
fromages variés et, sans trop de salade, tout le monde
peut choisir son coulant.
La distribution de tartes finit la
partie de chaise et les potentiomètres s'énervent, nos
oreilles trinquent et même Vasalva n'arrive pas à
compenser la pression acoustique. Le café de Paris
incite à tourbillonner et les couples virevoltent, se
mêlent, ou se fondent au gré de la cadence.
Il est déjà tard et les bonnets de
nuit se retirent discrètement en laissant des trous dans
les rangs. La salle se vide lentement et les 150 derniers
verres sont vidés puis lavés sans casse, par un
vaillant frère Bob. La sono s'endort et la demi de 3
heures salue le président seul ou presque sur le pont
dévasté du navire abandonné.
Dans un dernier sursaut dominical la
Galatée salvatrice sera délivrée de son poteau, les
cadavres vert bouteille empilés, les chaises et les
tables pliées et rangées, et enfin les clefs rendues
avant une sieste bien méritée, ouf.
Gérard LEGRAND le
23/1/2000
Merci à Marie-Charlotte et Pierre pour ce petit montage
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