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Dans sa version actuelle, au niveau
international, le hockey subaquatique de compétition se
pratique dans un bassin de 25MX15M, avec une
profondeur constante de deux mètres environ. Les
rencontres opposent deux équipes de 10 joueurs (six dans
l'eau et quatre remplaçants pouvant intervenir à tout
moment), durant deux périodes de quinze minutes. Le jeu
consiste à placer, en le faisant circuler de joueur en
joueur, un palet de 8 centimétres de diamètre et de 1,3
Kg dans un but, long de trois mètres, posé
au fond à chaque extrémité du bassin. Les joueurs
qui évoluent sous l'eau en apnée sont équipés d'un
masque, d'un tuba et de palmes, ainsi que d'une crosse
de trente centimètres de long environ, tenue d'une
seule main. Le hockey pouvant être classé parmi les
sports de contact, les joueurs utilisent un gant pour
protéger leur main, et un bonnet afin d'éviter les
accidents aux oreilles qui pourraient survenir en cas de
chocs.
De
la "préhistoire" du hockey subaquatique, c'est
à dire de la période 60/70, il reste peu de chose,
notamment en ce qui concerne les tactiques utilisées, ou
l'apparition des premiers gestes techniques. Ce que l'on
sait toutefois, c'est que lors de la première grande
confrontation internationale en 1980, le jeu était
primitif (peu de passes, beaucoup de heurts ...). Depuis,
le niveau technique des équipes a connu une progression
continue, qui s'est accélérée au début des années
quatre-vingt-dix.
Le
développement de la dimension technique doit beaucoup à
l'organisation, au début de façon officieuse (1980 et
1982), puis à partir de 1984 de façon officielle, de
championnats du Monde réguliers. En effet,
l'organisation tous les deux ans de cette compétition
majeure a incontestablement poussé toutes les nations
pratiquantes à rivaliser d'ingéniosité, et
d'entraînement, pour tenter de conquérir le titre
suprême. Mais il doit aussi énormément, à une
génération de joueurs d'exceptions "produits"
par le C.A.M.O. de Montréal.
Il
est nécessaire de s'appesantir ici sur l'apport immense
des québécois, en ce qui concerne l'éclosion du hockey
subaquatique moderne.
En
effet, les prémices de cette "révolution"
dans le domaine de la technique individuelle étaient
perceptibles dès 1984, la plupart des observateurs
s'amusant des exercices techniques effectués sur le bord
du bassin avant chaque match, par tous les joueurs. Deux
ans plus tard, ces mêmes joueurs étaient sacrés
champions du monde, résultat obtenus aux dépens des
australiens, chez eux !
On
ne dira jamais assez l'exploit des canadiens face aux
australiens, qui, depuis 1984, n'ont laissé échapper
que ce titre. Mais au-delà du résultat, c'est la
manière qui importe le plus: ce qui fit la supériorité
des canadiens en 1986, ce n'est certainement pas la
tactique on ne peut moins collective (1 avant x 2 ailiers
x 1 pivot avant x 1 pivot arrière x 1 goal !), ni la
puissance physique (les québécois sont plutôt de
petits gabarits), mais c'est bien l'incroyable technique
individuelle de ces joueurs.
Le
secret est pourtant simple: observation de trouvailles
gestuelles chez certains joueurs (l'art), et
apprentissage systématique par tous les autres membres
de l'équipe, poussés en cela par une concurrence
interne forte (le travail).
Le
séjour de l'un de ces virtuoses (Daniel TETRAULT) en
1986/87 en Australie, a d'ailleurs fournis l'occasion aux
perdants de 1986 d'investir particulièrement dans le
domaine de la technique individuelle, et de rétablir
leur suprématie lors des quatre éditions suivantes du
Mondial! De façon plus générale, toutes les nations
pratiquantes ont suivi ce mouvement, et ont fortement
investi dans cette dimension du jeu depuis 1986.
En
France, cette évolution a été suivie avec retard.
Obscurantisme d'une partie de l'encadrement, et
caractère indiscipliné des pratiquants nationaux, font
que la dimension technique a tout bonnement été mise au
second plan... jusqu'en 1990.
Actuellement,
le fossé est en passe d'être comblé, tant au niveau de
l'équipe nationale, qu'en club.
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