HURGHADA Croisière Plongée Nord 3-11 Mai 1997


La nuit, bien qu'agitée, s'est bien passée et le réveil naturel. L'odeur de friture légère nous jette hors de nos couchettes et nous voici attablés pour dévorer, crêpes, fromage, omelettes, galettes de pain, confitures, thé ou café. Mr Key-Largo réapparaît et distribue les ceintures, il remarque qu'il a oublié de nous demander si nous avons des lampes pour les plongées de nuit, hélas Franck et Sandrine n'en possèdent pas, il ira donc en chercher et nous les déposera au cours de la halte prévue pour faire du gazole avant le vrai départ. Quelques dernières recommandations notamment sur l'usage parcimonieux de l'eau douce, remplissage des derniers jerricans d'eau pour la cuisine et, flottez petit navire. Le grand jour nous fait découvrir le quai contigu à l'hôtel Intercontinental où nous étions accostés, bigre qu'il est grand et que de grands navires dans cette marina !!!

Le ronflement des moteurs commence à déchirer nos oreilles et la houle qui arrive du Nord s'occupe de nos estomacs, personne n'est trop vaillant, et la halte gazole et lampe est la bienvenue. Ici pas de pompe mais un flexible raccordé à un pipeline de deux cents millimètres d'où arrive le précieux liquide, et tant pis si le flexible trempe dans l'eau de mer au passage, les moteurs ont en pris leur parti... Les lampes arrivent, on largue les amarres et en route vers le Nord.

La première plongée sert d'évaluation pour le Divemaster (Shabri) qui nous donne en anglais les principes généraux de ce safari. Sitôt fini nous nous égaillons sur le bateau à la recherche de nos éléments de matériel, Marylène et Gérard s’installent sur le pont supérieur, le reste sur la plage arrière du bateau. Malgré la houle et le vent la mise à l'eau est rapide et go vers le fond.

Vers le fond peut-être mais avec difficultés car l'eau un peu plus salée, et les blocs alu nous jouent des tours, il faudra se plomber un peu plus cet après midi. Première descente dans l'aquarium et premiers émois devant ces massifs de concrétions et coraux qui s'offrent à nous.

Au retour sur le bateau tout le monde s'alourdit, un kg à droite, quatre à gauche, deux au milieu et déjà le compresseur après une protestation de ces clapets martyrisés s'installe dans son ronronnement et le miaulement de sa courroie.

Shaab-el-Erg, superbe récif corallien n’émerge même pas, mais la houle se déchire dessus et se change en clapot reposant. Nous en avions besoin et dévorons la montagne de riz et de pommes de terre. Le poulet est admirablement mijoté et le cuisinier doit faire des prodiges ou alors des prières pour réaliser ces merveilles dans les deux mètres carrés qui lui sont dévolus. Son terrain de jeux est constitué d’un évier à un bac avec égouttoirs, d’une gazinière avec rambarde pour limiter les promenades de ces marmites, et de quelques soupçons de placards , le rêve quoi pour nourrir trois à quatre fois par jour sept plongeurs et six marins. Un café et une toute petite sieste et nous voilà de retour sur le pont pour la séance de quinze heures. Plouf et nous voilà de nouveau à arpenter la plaine de coraux, débusquer une murène, une raie, en un mot nous sommes dans l’aquarium... J’avoue avoir un faible pour les poissons perroquet et leur bec qui cisaille et rogne les coraux, je ne lui tendrai pas mon doigt. retour à la surface, petit breifing, thé chaud et premiers échanges d’impressions enflammés.

La première plongée de nuit, baptême pour Gérard, se prépare. Le breifing est intense sur les deux bateaux et les directives fermes: nager en ligne par binôme sans jamais s’éloigner, tout en surveillant le vert luisant que Shabri s’est attaché dans le dos. Mise à l’eau et petit frisson dans le dos, pensez donc une première et dans le noir. L’ami Stress est là mais un peu en dessous et la puissance des lampes l’éloigne et nous rassure. Retour au bateau avec des images plein la tête et les yeux. Le repas sera animé et bienvenu , la première bière aussi: Shabri en effet interdit de boire toute goutte d’alcool avant la fin de la troisième plongée, tant mieux nous ferons une cure d’eau. Le repas agrémenté de merguez douces et pâtes est englouti à la cadence des battements de paupières. Le dodo est vite retrouvé et le cri du compresseur au dessus du pont nous berce et nous replonge dans un méli mélo de bulles de poissons gigantesques et de looping dans le Bleu.